l’intégration des PECO dans l’économie de marché

Publié le par Itamarandiba

 

 

 l’intégration des PECO dans l’économie de marché

 

 

Fiche réalisée par Fatima SAMAHAT, Manuel ROBIN et Marie PRIVAT.

ECS1 2008-2009

Lycée Chateaubriand

Rennes

 

Introduction :

 

 Depuis 1947, les PECO, c’est-à-dire les pays Baltes, les pays des Balkans, les Démocraties populaires et les Ex-Républiques socialistes de l’URSS situées en Europe (Ukraine, Moldavie, Biélorussie), connaissaient une économie de type socialiste basée sur le modèle russe. Mais, l’éclatement de l’URSS en 1991 marque la défaite du monde communiste et de son idéologie. Ces pays vont alors s’orienter vers le modèle capitaliste, caractérisé par un système économique, appelé l’économie de marché, qui accorde un rôle central aux mécanismes de marché ( basés sur la loi de l’offre et de la demande) pour assurer la régulation des activités économiques. Cette transition se traduit par la volonté de ces pays de s’intégrer dans le monde occidental et notamment l’Union Européenne. Ces pays désirent ainsi participer à l’ensemble des procédés par lesquels les pays de l’Union créent un espace économique commun. Quels sont les enjeux et les mécanismes du passage d’une économie socialiste à une économie de marché ? Après une vingtaine d’années ces pays sont-ils réellement intégrés ? Il s’agira dans un premier temps de s’intéresser aux performances économiques des PECO et aux obstacles apparents à cette transition dans chaque pays en 1991, puis nous évoquerons les mécanismes de ce phénomène et leurs conséquences directes sur l’économie et enfin nous nous interrogerons sur l’avancée de ce processus et aborderons la situation actuelle de ces pays. 

 

I- Les nouveaux défis pour les PECO après 1991 et la mise en œuvre de l’économie de marché à l’intérieur de ces pays.

 

PECO = pays appartenants à l’ancien bloc communiste soviétique

 

En 1991, l’URSS s’effondre, ce qui marque la défaite de l’idéologie communiste par rapport au capitalisme.  Les PECO font ainsi le choix d’une transition vers le modèle capitaliste, dans les années 90, ce qui se traduit sur le plan économique par la mise en place d’une économie de marché.

Les pays d’Europe de l’Est et les républiques soviétiques n’ont pas attendu la fin de l’URSS pour nouer des liens avec l’Europe de l’ouest (commerce). A partir des années 70, ces pays voyant leur retard économique se creuser par rapport à l’Occident, ils décident de s’ouvrir légèrement à l’ouest. Leur commerce extérieur avec l’Europe de l’ouest se développe : la part de ces pays augmente tandis que les pays du COMECON voient leur part diminuer (même si elle reste largement majoritaire). Ces pays exportent notamment de l’énergie ( pétrole, gaz ) vers l’ouest. Ce nouveau commerce bien que déficitaire pour les pays de l’est leur permet de se développer économiquement. Mais ce développement ne se fait pas à la même vitesse dans chaque pays, ce qui aboutit à des situations économiques diverses en 1991.

Certains pays ont une bonne santé économique : la République tchèque et l’Estonie (PIB/hab 0.5) , d’autres sont légèrement en retrait par rapport à ces deux pays ( Hongrie, Pologne, Lituanie, Lettonie, Slovaquie = PIB/hab entre 0.3 et 0.4 ) et deux pays sont très en retard : la Roumanie

et la Bulgarie (PIB/hab < 0.3). On peut également noté quelques différences entre les pays : par exemple la Pologne garde une agriculture majoritairement privée contrairement aux autres pays où l’agriculture est quasiment entièrement collectivisée, l’économie de la Hongrie est davantage tertiarisée …

 

 

 De plus, cette transition vers une économie de marché n’apparaît pas si évidente aux vues de certains facteurs.

 

            Tout d’abord, ces pays ont fait parti du bloc soviétique pendant presque un demi siècle. Leur économie en 1991 est de type socialiste : une économie planifiée,  quasiment pas de secteur privé, absence de la liberté d’entreprise, de système bancaire performant capable de soutenir l‘investissement des entreprises…  L’Etat contrôle toute l’économie de manière rigide  ce qui est en total rupture avec le modèle capitaliste. Il faut donc réformer tout le système économique de ces pays pour la transition vers l’économie de marché, ce qui semble très difficile.

 

De plus, pendant la période communiste, ces pays n’avaient quasiment pas de relations économiques avec les pays extérieurs au bloc soviétique ( mis à part les liens commerciaux avec l’ouest déjà évoqués). Leur commerce extérieur se fait exclusivement avec les pays du COMECON.

Ils ont accumulés beaucoup de retards d’un point de vue économiques par rapport aux pays Occidentaux. Ces pays renfermés sur le bloc communiste se retrouvent donc marginalisés en 1991. Ils ne sont pas bien intégrés dans la DIT et accusent un important retard sur l‘occident en terme de compétitivité : entreprises performantes sur les marchés des pays du COMECON car il n’y avait pas de concurrence mais en retard par rapport aux entreprises occidentales

( Ex : secteur de l’industrie électronique et informatique en Bulgarie avait exporté 2 milliards de dollars vers le COMECON mais avait presque disparu en 1991...).

Ils leur faut donc trouver de nouveaux partenaires commerciaux, reformer leur appareil productif souvent obsolète et peu rentable …

 

Par ailleurs, les comportements adoptés sous le régime soviétique risquent d’être difficile à changer. Les dirigeants manipulent l’information, détournent les ressources et font preuve d’une grande corruption. Les nouvelles lois visant à la transition risquent d’être appliquées de façon limitées si elles vont à l’encontre des intérêts des anciens dirigeants. Dans des pays où il y a peu de chômage et peu de concurrence, la classe dirigeante et la population risquent de ne pas accepter l’ouverture des marchés entraînant avec elle une contrainte extérieure qui obligera les entreprises des PECO à investir, à se moderniser …  

 

 Ainsi, même si les PECO se retrouvent dans des situations économiques différentes en 1991, l’ampleur du chantier de la transition vers une économie de marché apparaît colossale dans tous les pays ( à des degrés plus ou moins fort tout de même). Il faut réformer le système économique et changer le cadre politique. De plus, ces pays se retrouvent dans une situation spécifique qu’aucun pays n’a jamais connu auparavant  : il n’y a donc pas de modèle à suivre pour les PECO, ce qui rend la transition encore plus difficile. Ces pays ont tout de même un avantage de taille : leur proximité géographique avec l’Europe de l’ouest déjà fortement développée d’un point de vue économique.

Intéressons nous à présent à la mise en œuvre de l'économie de marché dans les PECO.

 

 

La création de mécanismes et institutions de marché: la privatisation de l'activité économique

 

La mise en place des institutions d'une nouvelle régulation

 

            Tout d'abord au niveau politique, on passe de l'État omnipotent à l'État régulateur. La prédominance du parti communiste s'efface au profits de mouvements démocratiques. On a un nouveau rôle de l'État dans les PECO: il est plus réduit réduit qu'auparavant, mène une politique budgétaire: impôts sur  le revenu, TVA... Il change de priorités pour ses dépenses et diminue les subventions aux entreprises en difficulté.

            Plusieurs politiques sont menées simultanément: l'abandon de la planification centralisée, la création des institutions nécessaires au bon fonctionnement du marché, la création d'un secteur de nouvelles entreprises privées, des restructurations industrielles. Ces changements s'accompagne de comportements nouveaux: l'introduction de la concurrence, le démantèlement des monopoles, la libéralisation des prix du commerce extérieurs et des changes, une nouvelle discipline de travail et une insertion dans la Division internationale du travail. Ces changements se font soit de manière brutale, comme en Pologne, soit avec plus de temps, comme en Tchécoslovaquie.

 

Le rétablissement de la privatisation des moyens de production.

 

            Les PECO mettent en place la décollectivisation. On assiste à un retour généralisé à la propriété privée des terres, des immeubles, des entreprises. On cherche à restituer les biens confisqués et à mobiliser les énergies individuelles des propriétaires responsables de leur avenir. Mais la privatisation se heurte à deux problèmes: il faut définir à qui rendre les biens et il faut également évaluer en capital ce qui est à privatiser, afin de déterminer les actions, les bons et coupons mis sur le marché de la privatisation. On distingue les petites privatisations des grandes, il s'agit de vendre des PME ou des commerces, ce qui s'opère sans grandes difficulté par des ventes aux enchères. Pour les grandes privatisations, il s'agit de grandes entreprises, ce qui s'avère plus complexe. Plusieurs techniques de privatisation ont été tentées par les PECO, on peut par exemple citer les «vouchers», ces coupons distribués aux Tchèques

            On note des résultats différents et des procédures différentes. La Pologne a par exemple mis en place une thérapie de choc, la première  privatisation en Roumanie a été un échec. En fait, il y des problèmes internes. Tout d'abord, il n'y a pas de classe d'entrepreneurs, pas d'épargne pour acheter, il y a une pénurie de capital.

On a donc grâce au nouveau laisser-faire une explosion des commerces et des services à la population. L'esprit d'entreprise est très réservé vis-à-vis de l'agriculture, s'est surtout concentré dans les villes, les services bancaires, les compagnies d'assurance.

 

La création d'un marché financier: banques privées, bourses financières.

 

            On organise une refonte des systèmes bancaires: il s'agit de décentraliser et de donner plus d'autonomie aux établissements bancaires. On reconstruit un système à deux niveaux avec des banques commerciales pour les dépôts et les crédits et une banque centrale pour assurer la régulation du système.

            Les bourses, instrument financier de l'économie de marché et symbole du droit à l'enrichissement individuel ont au début encore une activité marginale et restent étroitement liées aux grandes privatisations. Les rôles des bourses sont différents selon les pays: celle de Budapest est valorisée par les investisseurs étrangers. La Bourse de Varsovie voit les Polonais investir beaucoup, celle de Prague réunit de nombreux actionnaires tchèques et étrangers.

 

 

II. L’ouverture vers l’extérieur et l’insertion dans les échanges européens

 

 

1-L’ouverture vers l’extérieur

 

La libéralisation du commerce et des mouvements de capitaux

            Les PECO cherchent à s'insérer dans l'économie mondiale. Ils mettent en place désormais un commerce extérieur libre et favorisent les échanges. Ils réorientent leurs échanges vers l'Occident. La valeur de leurs exportations en dollar est multipliée par 4 entre 1995 et 2006 et la valeur de leurs importations par 3. Ils participent donc davantage au commerce international. L'exportation s'oriente vers les produits à faible valeur ajoutée et les importations vers les produits élaborés, chers mais très demandés, qui concurrencent les produits autochtones, surtout dans l'agroalimentaire.

            Ils s'ouvrent également aux capitaux étrangers: le développement de l'industrie automobile attire les grands constructeurs mondiaux: par ex Skoda, Renault s'installe en Roumanie pour fabriquer la Dacia. Mais les investisseurs étrangers ont une stratégie internationale et manifestent parfois une certaine indifférence aux marchés nationaux de petite taille.

 

Les soutiens extérieurs à l'intégration à l'économie de marché: BERD, UE

            Les PECO dans leur transition vers une économie de marché reçoivent l'aide de  l'Occident: ils voient par exemple leurs dettes aménagées. De plus, entre 1990 et 1992, les PECO reçoivent au total 42,8 milliards de dollars. A l'initiative de François Mitterrand a été créée la Banque européenne pour la reconstruction et le développement ou BERD. Elle est chargée de faciliter le passage à une économie de marché dans les PECO et  de les aider à mettre en œuvre des réformes économiques et structurelles et d'encourager la concurrence, la privatisation et l'esprit d'initiative.

            Entre 1992 et 1994, des accords de libre-échange sont signés entre l’UE et les pays d’Europe centrale et orientale (PECO) visant à créer une zone de libre-échange pour les produits manufacturés: ils facilitent l’intégration des PECO dans la sphère économique européenne. Celui-ci est plus favorable à certains pays comme l’Allemagne et l’Autriche, clients et fournisseurs des PECO.

 

 

 

2-Les enjeux de l’intégration dans les grandes organisations mondiales et en particulier dans l’Union Européenne.

 

On ne peut pas parler d’intégration sans référence à un groupe. S’intégrer dans l’économie de marché c’est  réguler  l’économie par le système de l’offre et la demande, c’est aussi participer aux échanges internationaux, le système d’offre et de la demande est étendu à un groupe de pays. L’intégration des PECO dans le monde passe d’abord par l’intégration dans l’économie européenne.

Depuis 1995, les PECO semblent avoir dépassé les premiers obstacles de la transition d’une économie planifiée vers une économie de marché, en effet l’économie de marché est possible dans le cadre du libéralisme économique, l’entrée dans l’Organisation Mondiale du Commerce OMC est le signe que la plus part des PECO ont atteint cet objectif. En effet l’entrée dans l’OMC n’est possible qu’après la libéralisation des prix et du commerce. Aujourd’hui seuls la Bosnie, la Serbie, le Monténégro et la Biélorussie ne sont pas dans l’OMC mais demandent à y rentrer. La Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie et la Roumanie sont rentrés en 1995, la Bulgarie en 1996, l’Estonie et la Lettonie en 1999, l’Albanie et la Croatie en 2000, la Lituanie et la Moldavie en 2001 et enfin l’Ukraine en 2008. L’entrée dans de grandes organisations telles que l’OMC marque la fin de l’isolement des PECO et la volonté de s’intégrer.  Toutefois l’entrée dans l’OMC ne signifie pas que les pays ont atteint le stade de l’économie de marché, les critères d’accession ont toutefois évolué de telle manière qu’ils fournissent désormais aux membres l’assurance qu’un pays qui vient d’entrer est fondamentalement géré selon les principes du marché. La véritable intégration qui passe par une stabilisation et l’accès au marchés européens se fait dans les années 2000, l’entrée dans l’Union Européenne est particulièrement significative d’une intégration terminée.

Même si les économistes ne s’accordent pas vraiment sur les critères de la fin de la transition, on peut affirmer que l’entrée dans l’UE en est un déterminant car l’un des critères d’entrée est la mise en place d’une économie de marché viable ainsi que la capacité de faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché à l’intérieur de l’Union européenne, selon les critères de Copenhague définis en 1993.

Les PECO ont bénéficié d’aide de l’UE, avec le projet Phare. D’abord destiné aux seules Pologne et Hongrie, il a été très vite étendu aux autres PECO, puisque sa vocation était d’accompagner la transition vers l’économie de marché. Le processus d’intégration rappelle les étapes de la transition : d’abord une réorientation des échanges, puis la mise en place de politiques commerciales en vue d’une stabilisation, les « accords Europe » qui montrent le soutient de l’UE et l’aboutissement progressif avec l’accès aux marchés. Les PECO (les anciennes démocraties populaires et les pays baltes) avaient en 2002 quasiment tous signé des accords d’association avec l’UE qui prévoyaient le libre-échange dans de multiples secteurs et un traitement préférentiel dans d’autres.

L’intégration des PECO dans l’économie de marché et plus particulièrement dans l’UE n’a pas toujours été facilitée par les membres de l’UE. En effet, les PECO faisaient peur en raison des prix de la main d’œuvre, du dumping social, etc. Les EU, l’UE et d’autres pays imposaient en particulier aux ex républiques soviétiques des « mesures commerciales correctives » à leurs exportations qu’ils ont tardé à supprimer.

L’entrée dans l’UE et en général tout le processus d’intégration indique clairement la rupture avec la Russie. L’indépendance vis-à-vis de Moscou garantie plus de stabilité, les marchés sont libérés des relations privilégiées.

 

 

C- Les difficultés rencontrées lors de la transition dans l'économie de marché

 

La dégradation de la situation économique et financière

            On observe une forte chute du PIB de tous les PECO, c'est une très forte récession . Par exemple entre 1990 et 1994, les Pays Baltes voient leur PIB chuter de 20%, et les payes de la CEI (Communauté des États Indépendants) de 50%. On observe ensuite globalement un redressement des PECO à partir de 1994.

            Les PECO subissent une hyper inflation: les prix sont multipliés entre 1990 et  1994 par 35 pour le pain et par 50 pour la viande. On a une inflation de 20 à 30% en Pologne et en République tchèque.

            La balance commerciale se détériore car : les relations vers des pays développés sont inhabituelles. L'ouverture de nouveaux marchés de biens de consommation fait progresser les importations et la déstructuration de l'appareil productif pénalise les exportations.

            Les taux de change des PECO sont d'abord instables car la monnaie nationale se déprécie à cause du taux d'inflation élevé et des échanges extérieurs dégradées. De plus, les ménages et les entreprises font progresser la demande de devises. Ces pays réagissent par de fortes dévaluations régulières de leur monnaie.

 

La dégradation de la situation sociale

            On observe une montée du chômage, du aux restructurations, aux fermetures d'entreprises d'État. Le plein-emploi disparait par cette libéralisation, pour améliorer la productivité, la compétitivité des entreprises privées et d'État.    

             De plus il y a un phénomène de paupérisation d'une majorité de la population alors qu'apparait en parallèle une classe de nouveaux riches: les inégalités se creusent. La population doit maintenant tout payer directement: l'eau, l'électricité, l'alimentation, les transports... alors que les prix augmentent et les revenus diminuent. Il y a également une dégradation des services sociaux du fait de la réduction des dépenses sociales. On a donc une chute du niveau de vie dans les PECO.

 

 

III- Une véritable intégration ?

 

Les PECO sont pour la plus part entrés dans les grandes organisations économiques mondiales, cependant l’intégration et la consolidation de l’économie de marché est très hétérogène. De plus les PECO n’ont pas atteint le niveau de développement des PDEM, ils sont parfois marginalisés : l’Europe centrale et orientale reste en périphérie de l’Europe et de la mondialisation.

 

1-     Une intégration très différente selon les pays

On peut affirmer que les pays baltes, la république Tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie, Pologne, la Roumanie et la Bulgarie sont des économies de marchés performantes. L’entrée des 8 premiers s’est faite en 2004. L’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie en 2007 car en 2003, ils ne pouvaient bénéficier du statut d’économie de marché fonctionnelle en raison de la corruption, des retards de paiement chroniques qui affectent l’économie et des faiblesses de la justice et de l’administration.

Dans les Balkans les guerres ont particulièrement ralenti le processus de transition. Toutefois depuis le sommet de Thessalonique ayant réuni les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne en 2003, une perspective d’adhésion claire s’est ouverte pour la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Monténégro, la République de Macédoine, l’Albanie et le Kosovo. La Croatie et la Macédoine sont candidats à l’adhésion dans l’UE toute fois même si les bases de l’économie de marché sont en place, celle-ci reste fragile. La Croatie par exemple a subi dans les dernières années un assainissement et jouit d’une grande stabilité monétaire, avec une faible inflation et des taux de change stables mais la reconstruction des infrastructures et des équipements de première nécessité progresse lentement. Au contraire la Bosnie-Herzégovine doit encore mettre en place des réformes structurelles allant dans le sens d’une économie de marché, à travers une politique de privatisations.

Si les pays des Balkans sont pour la plus part des candidats potentiels à l’adhésion à l’UE, l’Ukraine, la Biélorussie et la Moldavie profite seulement et depuis peu d’un partenariat avec l’UE dans le but d’atteindre la stabilisation de leur économie qui passera aussi par une stabilisation politique. En effet le jeudi 7 mai 2009 à été lancé le "partenariat oriental" entre l'Union européenne (UE) et six ex-Républiques soviétiques. L'initiative doit contribuer à stabiliser la Géorgie, la Biélorussie, l'Ukraine, la Moldavie, l'Azerbaïdjan et l'Arménie, autant de voisins soucieux, à des degrés divers, de se rapprocher de l'ouest du continent. En échange de réformes politiques et économiques, l'UE se propose de libéraliser le commerce, voire, à terme, d'assouplir l'octroi de visas aux ressortissants des pays partenaires.  Chacun des Six peut même espérer négocier un accord d'association avec l'UE, à condition de faire des progrès en matière de démocratie et de droits de l'homme. Tous ces pays doivent poursuivre leurs efforts en vue de renforcer leurs capacités institutionnelles dans des domaines tels que le développement du secteur financier, l’administration douanière et la facilitation des échanges, ce qui les aiderait à mieux tirer parti et assumer les responsabilités d’une participation effective à l’OMC et au système multilatéral plus généralement.

 

2-     Une intégration qui n’est pas véritablement achevée, l’Europe centrale et Orientale une périphérie.

L’adhésion à l’Union Européenne est surtout un symbole de l’intégration. Les Nouveaux membres de l’UE ne bénéficiant pas directement de toutes les politiques communautaires. Les critères macro-économiques tels que le PIB et le chômage montre d’importants écarts entre les pays d’Europe occidentale et les PECO. L’économie de marché rester à fortifiée, l’Etat a tendance par exemple à intervenir en cas de difficultés pour les entreprises.

 

3-     L’essoufflement de la croissance dans les autres pays du Nord invite à réfléchir au repositionnement des anciennes périphéries.

Malgré les retards la croissance économique actuelle des PECO semblent indiquer que ces pays sont susceptibles pour certains d’assumer le rôle de nouveaux centres à des échelles macro régionales. Certains PECO connaissent depuis le milieu de la décennie 1990 un essor économique considérable, avec une croissance annuelle moyenne comprise entre 5 et 6%. Les PECO sont devenus les cibles privilégiées des IDE et des délocalisations aussi bien industrielles que tertiaires. Les PECO présentent donc toutes les caractéristiques d’anciennes périphéries aujourd’hui placées au centre d’enjeux économiques européens et mondiaux.

 

 

Conclusion

 

C’est donc sans modèle que les PECO ont dû et doivent encore surmonter les obstacles laissés par l’économie planifiée. Le processus d’intégration dans l’économie de marché est long et fastidieux et n’a pu se faire qu’avec l’aide des pays développés pour surmonter les difficultés d’un changement radical. L’intégration s’est aussi faite par l’entrée dans les grandes organisations économiques mondiales. En effet les pays membres de l’UE sont les PECO les plus intégrés, les pays des Balkans sont aujourd’hui dans une phase de stabilisation tandis que dans les ex-républiques socialistes les bases ne sont parfois pas encore en place. Au-delà de l’aspect économique, l’intégration des PECO dans l’économie de marché marque la fin de l’isolement géopolitique et des progrès en matière de développement. Pour l’ensemble des PECO les inégalités demeurent avec les autres PDEM, l’intégration à l’économie de marché ne suffit à une pleine intégration dans la mondialisation toutefois la croissance économique rapide montre que certains PECO sont susceptibles de jouer le rôle de nouveau centre.

 

 

 

Publié dans Fiches de colle

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