Y-a-t-il un modèle d’entreprise « mondialisée » ?

Publié le par Itamarandiba

Y-a-t-il un modèle d’entreprise « mondialisée » ?

 

Fiche réalisée par JACQ Arthur, ITALIEN Claire et HINAULT Chloé

ECS1 2008-2009

Lycée Chateaubriand

Rennes

 

 

Les FMN apparaissent à la fin du 19ème siècle pour ne cesser de se développer ensuite, surtout après la 2nde GM avec l’essor de la mondialisation. Elles sont aujourd’hui parmi les principaux acteurs de la mondialisation et elles ont un poids économique croissant bien qu’elles proviennent surtout de pays du Nord. Il faut donc définir ce qu’est une FMN afin de savoir s’il existe ou  non un modèle d’entreprise mondialisée. Une entreprise mondialisée ou encore firme multinationale, transnationale ou globale c’est une entreprise possédant ou contrôlant des filiales (au moins 50% du capital) dans plusieurs pays et en mesure d’élaborer une stratégie internationale tenant compte des différences entre ces pays. Les définitions varient notamment sur la part de la production fabriquée à l’étranger, la part du capital détenu par les entreprises étrangères, dans combien de pays il faut être implanté. Existe-t-il un modèle de réussite à suivre, à appliquer, pour devenir une FMN ?

 

I-                 Un modèle de FMN semble exister.

 

II-               Cependant, des différences apparaissent au sein de ce modèle apparent.

 

III-             Les différents types de FMN.

 

I-                Un modèle d'entreprise mondialisée semble exister

1- des critères de défninition des FMN communs:

. c'est une entreprise nationale

L'Oréal, Total, BNP Paribas ont leur siège social en France (base nationale)

. taille

chiffre d'affaires (somme totale de ventes de marchandises et/ou de services hors taxe au cours d'une année)

Wal Mart → distribution

entreprises pétrolières: Exxon Mobil, Royal Dutch Shell

automobiles : Toyota Motor, General Motors

. nbre de pays ds lequel elles sont implantées + diversité des implantations

Une FMN doit au moins être implantée dans les 3 pôles de la Triade et présente dans les grandes organisations au Sud (MERCOSUR, ALENA...)

. degré de transnationalité

qui mesure la part des actifs, les ventes, employés...

ex : entreprises les + externalisées: Sanofi-Aventis (ds petits pays en terme de marché + on s'implante là où ressources maturelles → activité pétrolière

. degré de notoriété des marques

ex: Coca-Cola, Microsoft, Google, Toyota...

Ainsi ces divers critères permettent d'établir une base d'éléments à promouvoir afin d'être considéré comme une FMN, ainsi chaque entreprise établira une stratégie qui lui permette de répondre à chacun des points vus ci-dessus. On peut donc déjà parler d'une base commune à toutes les FMN, une catégorisation spéciale; il s'agit à présent de savoir s'il existe un réel modèle d'entreprise mondialisée : un modèle de stratégie cad de production, de marketting, de vente....

2- Des stratégies communes

même stratégies: implantations de firmes ss-traitantes, recherche de main d'oeuvre bon marché, réseaux de ventes identiques.

On remarque que depuis les années 80, il y a une séparation géographique, temporelle des fonctions au sein de l'entreprise, ainsi il est possible d'établir une sorte de modèle de réorganisation des entreprises mondialisées qui recherchent une efficacité croissante.

1- réorganisation dans le tps : 4 phases:

1-Production dans le pays d'origine

-Economie d'échelle pr commercialiser les produits et les distribuer dans le monde entier

Wal-Mart (1ère entreprise mondiale de distribution) s'est d'abord dvp sur le territoire US => quadrillage du territoire (4100 magasins, 1.4 millions de salariés, 140 millions de clients...+ avec prix bas + dumping social) et très tôt informatisation des productions => marges faibles, on HT en gde quantité...

Toyota : à l'origine famille jap (Toyoda), 1ère voiture en 35, bastion historique à Nagoya (Jap) dc production au Japon (avec pdt GF commandes jap puis US avec guerre de Corée, puis pdt 30 Glorieuses croissance ds le cadre d'un marché protégé) puis vite : amortissement ne peut se faire qu'avec une production à gde échelle d'où recherche d'implantation sur marchés mondiaux = intertionalisation rapide des firmes jap.

2- Duplication des unités de production à l'étranger afin d'accéder à de nouveaux marchés.

Toyota : 60's : en direction pays du Sud, 80's : vers Am. Du Nord; 90's: vers Europe occid. et centrale

Michelin (n°1 pneumatique) : d'abord France puis It(1908), PB, All, Esp, Nig, Arg jusqu'aux années 60 puis 80's-90's :conquête Am. Du N.(20aine d'usines), depuis 90's : vers l'Asie et Eur. Centrale = 69 sites de production ds 19 pays.

3- Réorganisation globale : spécialisation des filiales sur des segments d'activité

 Implantation d'unités dans chaque pays à bas salaire

 STMicroelectronics (1er constructeur de semi-conducuteur) : direction : Genève, conception & recherche : sur les sites historiques (Europe → région de Grenoble + Milan; USA → San José; Inde → Bengalore), unités de fabrication : ds pays ds du Nord (USA,Eur, Singapour), unités d'assemblage : ds PVD (Chine, Malaisie, Thaï...) avec main d'oeuvre peu coûteuse

4- Externalisation des nouvelles activités

- Recours à la sous-traitance internationale

Nike : mobilisation d'un gd nbre de firmes ss-traitantes avec une main d'oeuvre bon marché (femmes, peu qualifiées, rémunération très faible...) → Vietnam, Chine (Guandong), Indonésie (120 usines, 200000 salariés) = 85% des emplois de ss traitants en Asie + fabriquants d'Am. Du Sud, Af. Du N.

Dell (constructeur de micro-ordinateur) fait appel à une 50aine de fournisseurs → coûts très faibles (rapidité + pas de recherche)

2- La réorganisation géographique : la stratégie spatiale des firmes

Une organisation commune des fonctions au sein des FMN :

. siège social (commandement, gestion, coordination) ds pays d'origine (svt PDEM, implantations historiques et quartiers d'affaires- CBD par ex)

. recherche & dvp (produits, procédés de fabrication, design) ds pays d'origine (svt PDEM, dont technopôles, districts industriels...)

ex : Technocentre Renault (près de Paris)

. fabrication (usines) : pr les industries de main d'oeuvre → vers pays où main d'oeuvre bon marché; pr les industries les + innovantes et technologies les + élaborées → surtt pays dvp ( y compris NPIA) et qqs pays émergents

ex : Renault : Vallée de la Seine, Slovénie, Roumanie, Brésil

. Commercialisation ( marketing, publicité, technico-com, vente, SAV) et maintenance : ds PDEM et pays émergents où marchés les + imp

. Logistique et transport : périphérie des gdes villes, ports, zones aéro-portuaires pr faire le lien entre les différents acteurs

Ccl

Compte tenu des critères communs que remplissent les FMN et des stratégies semblables de réorganisation dans le tps et ds l'espace des firmes, il semble exister un modèle d'entreprise mondialisée, une sorte d' « entreprise-type » vers lequel les firmes de secteurs pourtt très variés (distribution, automobile, services...) essaient de tendre en adaptant leur fonctionnement, stratégie...

Cependant, affirmer qu'il existe un modèle d'entreprise mondialisée c'est croire en un modèle unique et dc nier l'existence de différences au sein de ce modèle. Or ces divergences sont réelles et contredisent l'idée d'un modèle unique d'entreprise mondialisée.

 

 

 

 

 

 

 

II- Cependant des différences apparaissent au sein de ce modèle apparent :

 

Les entreprises mondialisées jouent toutes avec les réseaux cependant elles semblent jouer différemment des réseaux

 

En effet, selon les différentes stratégies on observe de fortes disparités dans l’implantation géographique de ces sociétés. On semble en mesure de distinguer différents types d’implantation géographique des entreprises mondialisées :

 

Certaines sont présentes dans de nombreux pays et établissent des stratégies aux niveaux régionales en tenant compte des spécificités de ces marchés et en adaptant donc leur produit aux standards régionaux. C’est par exemple le cas de Toyota qui a mis en place des stratégies régionales en établissant des centres chargées d’adapter la gamme en Europe et aux Etats-Unis. Le groupe Michelin pour se développer a installé des usines en Amérique du Nord et en Amérique du Sud pour être au plus près des marchés. Un autre moyen pour les entreprises mondialisées de s’implanter dans des marchés est de racheter des marques qui y sont déjà établi et de commercialiser sous leur nom. Wal-Mart a ainsi racheté des enseignes pour s’implanter en Europe et en Asie. Pour être au plus près des marchés et donc des demandes spécifiques des consommateurs les entreprises mondialisées s’implantent au niveau régional.

 

Des entreprises mondialisées sont au contraire bien loin de ce modèle d’implantation. En effet, elles concentrent la recherche et développement dans les pays du Nord et font produire à moindre coût au Sud pour ensuite écouler ces produits dans les marchés du Nord. C’est par exemple le cas de Nike qui effectue 85% de sa production en Chine alors que celle-ci est essentiellement destinée aux Etats-Unis et à l’Europe. On a des entreprises qui profitent des avantages comparatifs et mettent en place leur stratégie spatiale en fonction de ces avantages comparatifs et non des marchés. Dans ce cadre elles peuvent choisir de créer de toutes pièces des sites de production dans des pays présentant des avantages les nombreuses délocalisations auxquelles on assiste en sont un bon exemple. On a donc des entreprise mondialisées qui pensent une stratégie spatiale en fonction des inégalités Nord-Sud et essayent par leur implantation géographique d’en tirer profit.

 

Les entreprises exploitant les matières premières doivent quant à elle s’assurer la maîtrise de ses matières premières on a donc une localisation très spécifique. Ainsi les grands groupes pétroliers tels qu’Exxon Mobil et Total sont présent dans un nombre restreint de pays car les ressources pétrolières sont concentrées dans un nombre limité de pays. De plus, les entreprises pétrolières écoulent souvent la grande majorité de leur stock dans leur marché national. Mais en dehors des groupes pétroliers on retrouve aussi de nombreuse entreprises mondialisées soumise à ces contraintes de localisation par exemple De Beers qui exploite les diamants en Afrique ou Rio Tinto.

 

On observe donc qu’il existe différents types d’organisations géographiques parmi les entreprises mondialisées ce qui remet en cause l’idée d’un modèle d’entreprise mondialisée car celles-ci semblent forcer ou au contraire choisissent des stratégies différentes.

 

 

 

Il semble également difficile de parler de modèle car ces entreprises ne prennent pas toutes en charge le même rôle de la conception à la vente de leur produit

 

Par exemple Michelin possède ses propres plantations d’hévéa et assure l’intégralité de la chaine de production allant de l’hévéa au pneu et se charge également de la conception et de la commercialisation tandis qu’une entreprise telle que Nike assure la conception et la commercialisation mais n’a aucune usine et sous-traite entièrement sa production. Dans le même secteur d’activité on retrouve cette différence ainsi Dell assure uniquement le montage des ordinateurs après avoir commandé les composants tandis que Sony par exemple assure l’élaboration et la production des différents composants et le montage final de l’ordinateur.

On a également des entreprises mondialisées qui fonctionnent comme des franchises on peut prendre l’exemple de Mac Donald qui s’occupe de la promotion de l’image de marque et non de l’installation et de la gestion des différents établissements.

Il apparaît donc de fortes différences entre les entreprises mondialisées dans leur mode de fonctionnement.

 

NB - De plus, si l’on compare ces entreprises selon les critères que nous avons précédemment retenus elles ont des chiffres d’affaires très inégaux, ainsi que des degrés de transnationalité et des notoriétés inégales.

 

CCL

 

On a donc de nombreuses différences entre les entreprises mondialisées que ça soit par rapport à leur implantation géographique ou aux fonctions qu’elles assument de la conception à la commercialisation de leur produit. Ces différences  remettent en cause l’idée de  l’existence d’un modèle unique d’entreprise mondialisée.

 

I-                Les différents types de FMN

 

Même si les principaux éléments servant à définir une FMN semblent être les mêmes, on a vu que certains divergeaient. On a vu beaucoup d’éléments de divergence : on ne peut donc pas parler d’un modèle. Quels sont donc les différents types de FMN ?

 

1-      Les stratégies spatiales varient d’un secteur à l’autre : il y a 3 grandes stratégies spatiales selon les secteurs d’activité.

 

- L’accès aux matières premières est essentiel pour les FMN intervenant dans les matières premières minérales et végétales :

 

Les logiques coloniales et néocoloniales étant remises en cause, il faut composer avec les autorités en place, partager de manière un peu moins inégale les profits tirés. De plus, face à l’instabilité géopolitique et aux tensions les FMN cherchent à disperser leurs activités géographiquement afin de réduire les risques. Ex : Exxon Mobil corporation qui se lance désormais dans le pétrole, mais c’est aussi le cas de BP Amoco pour le RU.

 

- L’accès aux marchés nationaux et continentaux est lui aussi très important pour les activités manufacturières et les services aux entreprises et aux populations :

 

Une stratégie d’accès aux marchés nationaux : la production locale remplace (ou complète) les flux commerciaux. C’est le cas par exemple du Japon avec Toyota Motors dont la production à l’étranger est supérieure aux exportations dès 1995. Toyota cherche ainsi à pénétrer les différents marchés. Mais cette logique de conquête des marchés est extrêmement sélective : on cherche les marchés les plus puissants, dynamiques et stables. Dell suit également cela avec la politique du juste-à-temps : il faut être le plus près possible des marchés de consommation pour pouvoir satisfaire les demandes le plus rapidement possible.

 

- Les bases productives de réexportation : un nouveau taylorisme

 

Segmentation des appareils productifs sur des bases territoriales de plus en plus lointaines, explosion des bases productives dans les pays à bas salaires et réexportation vers les marchés développés, accélération des délocalisations des emplois les plus déqualifiés mais les emplois qui disparaissent dans les pays d’origine sont limités face aux nouvelles créations d’emplois : l’impact social est déstabilisateur car la DIT est poussée. En effet dans les pays d’origine, les emplois sont de plus en plus qualifiés. C’est ce que font toutes les entreprises qui délocalisent leurs emplois.

 

 

2-     Des modes d’organisation géoéconomique qui diffèrent.

 

- Greenfield 

 

On crée de toute pièce (le plus courant dans les pays émergents). Cela crée des emplois. Ex : Wal-Mart créé en 1962 par Samuel Walton, ou encore Nike fondé également en 1962 par Bill Bowerman et Phil Knight.

 

- Brownfield 

 

Fusion-acquisition, croissance externe : on rachète (dans les pays développés). On bénéficie de la marque, des technologies, des actifs et du savoir-faire. C’est aussi une forme de concentration économique qui permet une suraccumulation du capital. Elles varient : dans un cadre national (renforcent les « champions » nationaux), transfrontalier, horizontal (même branche), vertical (conglomérats), vocation défensive. Toutes ces Brownfield peuvent déboucher sur des oligopoles.

C’est le cas de STMicroelectronics qui résulte de la fusion d’une société italienne et d’une société française.

 

- Joint-venture

 

Détention partielle du capital (capital local). C’est une forme d’IDE privilégiée dans les pays en transition. C’est le cas notamment des pays postcommunistes : la Chine jusqu’à l’an 2000, le Vietnam, la Pologne.

 

3-     Aucune structure idéale des modes d’organisation.

 

- L’organisation par produits

 

Cela facilite la coordination et l’intégration mais cette stratégie a parfois du mal à tenir compte des spécificités de chaque pays et elle est donc doublée par des directions nationales aux pouvoirs cependant très limités.

 

- L’organisation par continent

 

Dominant dans les FMN intervenant dans des secteurs plutôt homogènes. Le monde est divisé en grandes directions continentales qui ont la responsabilité des activités industrielles et commerciales de leur périmètre géographique. Avantage : réactive aux évolutions des marchés. Mais la coordination de la firme à l’échelle mondiale est plus difficile.

 

- L’organisation produit / continent

 

Elle tient compte ou du moins essaye de tenir compte des avantages et inconvénients des 2 premiers modes d’organisation.

 

On voit donc qu’il existe plusieurs types de FMN, plusieurs modèles, et ce à tous les niveaux.

 

Conclusion générale:

A première vue, affirmer qu'il existe un modèle d'entreprise mondialisée semble légitime. La convergence des stratégies des FMN et les différents critères que celles-ci remplissent quel que soit leur secteur d'activité laisse penser qu'il existe un modèle de FMN. Il est même possible de dresser une liste, un tableau type d'organisation des FMN dans le temps et l'espace; Cependant, déclarer l'unicité d'un modèle d'entreprise mondialisée n'est pas correct; il existe des divergences multiples entre FMN.

Ainsi, nous pouvons définir non pas un type particulier de FMN mais plusieurs. Selon les secteurs d'acitivité, on compte 3 gds types de stratégies spatiales, des modes d'organisation géoéconomiques différents et donc aucune structure idéale de mode d'organisation. Il n'existe donc pas un modèle unique d'entreprise mondialisée mais plusieurs en fonction de critères particuliers. On peut penser que l'unicité d'un modèle de FMN entraînerait une uniformisation des modes d'organisation des FMN alors que la diversité des FMN permet justement de répondre et de garantir une demande plurielle dans le monde.

 

Publié dans Fiches de colle

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